Ce PBP a commencé pour Gilles et moi dimanche soir avec un départ depuis la Bergerie Nationale de Rambouillet où environ 6700 cyclos venus de 70 pays différents se retrouvent pour participer à cette épreuve. La pluie s’est arrêtée en début d’après-midi, ce qui est plutôt une bonne chose pour commencer ce périple de 1219km. Le départ s’est fait par vagues de 300 cyclos tous les quarts d’heure depuis 16 heures.

Gilles et moi dans le SAS de départ

Notre départ est prévu pour 20h30 et il y aura encore 2 groupes de 300 qui nous suivront. Le départ donné, nous partons peut-être un peu fort puisque nous rattraperons dans la nuit pas mal de cyclos partis jusqu’à 2 heures avant nous, mais les jambes sont là et tout se passe bien pour le moment. Premier arrêt ravitaillement à Mortagne au Perche vers 0h45 comme prévu après 118km. Tout va bien.

Le premier point de contrôle sera Vilaines la Juhel vers 6h30 heures du matin, après 215km de parcouru, juste à l’heure du déjeuner ce qui tombe finalement bien. On arrive de nuit et on repart de jour. La nuit s’est bien passée, avec néanmoins un peu de difficulté sur la fin.

Le prochain point de contrôle sera Fougères au km 300 vers 11h30, le temps de manger et on repart pour Tinténiac au km 360, puis Quédillac au km 390.

Ravitaillement à Quédillac

La route nous mènera finalement jusqu’à Loudéac au km 445 où nous arriverons vers 20h30. Ce sera pour nous la fin de notre première étape et nous allons rapidement rejoindre le dortoir pour 3 heures de sommeil afin de pouvoir repartir à 1heure du matin.

La journée s’est plutôt bien passée, bien que notre rythme était peut-être un peu rapide, nous avons peur de le payer plus tard.

Départ plutôt tranquille ce matin, j’ai plutôt tendance à piquer du nez sur le vélo ce matin. Nous allons passer une grande partie de la nuit avec des températures plutôt fraiches (5 degrés au lever du jour). Nous rejoignons Carhaix-Plouguer au petit matin, vers 5h40. Un bon morceau du Finistère vient d’être passé.

L‘arrivée au Roc’h Trévezel au petit matin fait du bien au moral. C’est le point culminant du parcours avant de retrouver Brest. Le temps de faire une photo et on repart pour les 50 derniers km avant Brest. Sur le plan physique, finalement les articulations ont bien résistées au Finistère jusque-là.

L’arrivée au Roc’h Trévezel

11h00, nous arrivons sur le pont Albert Louppe à l’entrée de Brest. Tout le monde s’arrête pour la photo tellement le cadre est sympa.

Le pont Albert Louppe à l’entrée de Brest

Encore un petit effort et nous arrivons au pointage à 11h30 après 610km de parcouru. Depuis hier, nous avons le vent de face, nous allons enfin pouvoir profiter du vent dans le dos pour rentrer.

Il ne nous reste plus qu’à rentrer maintenant sur Rambouillet. Le retour se fait par Landernau avant de rejoindre pour la dernière fois le Roc’h Trévezel et Carhaix-Plouguer. Nous terminerons cette journée à Loudéac à nouveau où nous arriverons vers 22h00, après 783km de parcouru. Maintenant le plus dur est derrière nous. Nous en avons terminé avec le Finistère. Dommage pour nous, le vent a disparu.

Pour cette nouvelle journée, le départ sera vers 3heures dans la fraicheur du matin. La route nous mène difficilement jusqu’à Tinténiac où nous arrivons vers 7h30. Comme la veille, je m’endors sur le vélo. Il est difficile de garder les yeux ouverts. Les douleurs sont pour le moment supportables, ce qui nous rassure. La route aujourd’hui sera très ensoleillée. Les supporters le long de la route sont les bienvenus. Les gens s’installent au bord de la route et n’attendent qu’une chose, c’est qu’on s’arrête pour boire un coup ,manger un petit bout de gâteau et discuter un moment avec nous. Seulement on ne peut pas passer la journée à s’arrêter, il faut quand même rouler et le vent a décidé de nous embêter encore un peu en fin de journée.

Ravitaillements improvisés tout au long de la route

Après Fougères, nous arrivons sous une nuée d’applaudissements à Vilaines de Juhel au km 1012. L’accueil est impressionnant à chaque arrivée de cyclistes. C’est un grand moment d’émotion. On se prendrait presque pour des héros. Il n’est pas encore 16h00 et il nous reste finalement un peu plus de 200km pour terminer l’épreuve.

Aujourd’hui, avec Gilles nous nous sommes croisés toute la journée. Nous avons chacun roulé à notre rythme et nous nous retrouvons aux ravitaillements. Ce sera finalement comme cela jusqu’à Mortagne au Perche au km 1097, où nous arrivons vers 21h00. Au départ, nous avions prévus de dormir éventuellement ici ou à Dreux suivant notre état. Mais étant donné que les réveils étaient plutôt difficiles, nous préférons continuer chacun à son rythme et terminer ce PBP dans la nuit.

Gilles repart donc après avoir mangé un sandwich alors que moi j’ai une envie d’un plat de pâtes à la bolognaise. Il nous reste finalement encore les 25 km de bosses dans le  Perche à passer avant de retrouver des routes plus plates et faciles. Cette partie de route jusqu’à Dreux au clair de lune était magique. Le ravitaillement m’a fait du bien et je roule assez facilement jusqu’à Dreux où j’arrive vers 1h30 du matin.

Le temps d’avaler une assiette de lasagnes accompagnée d’un Paris Brest et je repars pour les 45 derniers kilomètres. Je croise Gilles qui arrive juste à Dreux au moment où je repars. Tout semble aller pour lui également.

Et un Paris Brest à Dreux

Cette dernière étape semble interminable, ça sent la fin. On a l’impression de tourner en rond dans la forêt avant de retrouver Rambouillet.

Le PBP est maintenant terminé pour moi en 80 heures, il est 4h30 ce jeudi matin. Gilles arrivera 1 heure plus tard, mais je serai déjà au lit jusqu’au matin.

Le retour par le train se passera sans problème et nous arriverons à Marseille vers 19h00.

Ce PBP s’est mieux bien passé qu'en 2015 pour Gilles et moi, bien que nous ayons fait quelques erreurs. Nous sommes partis peut-être un peu trop vite, mais nous avons su gérer et écouter notre corps pour ne pas rentrer comme en 2015 avec des douleurs terribles aux articulations.

 

Nous, après 1219km et 11 550m de dénivelé, même pas fatigués

Pour Gilles et moi, ce fut une belle aventure une fois de plus. Les moments les plus forts sont, l’arrivée au Roc Trévezel, l’arrivée sur le Pont Albert Louppe à Brest, l’arrivée à Vilaine de Juhel sous les applaudissements du public, la route de nuit vers Dreux au clair de lune, les échanges avec tous ces gens venus nous encourager et ce mélange de cyclistes venus du monde entier pour un seul but, arriver à Rambouillet après 1219km.